auto-suisse contre-attaque : Le secteur automobile puni pour la réussite de la mobilité électrique

auto-suisse réagit à la révision de l'ordonnance sur le CO2 annoncée hier. Le Conseil fédéral punit ainsi la branche automobile pour les « succès de l'électromobilité » et jette des bâtons supplémentaires dans les roues de la branche automobile suisse en pleine crise des puces électroniques.


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En juin de cette année, le souverain a envoyé un signal clair au Conseil fédéral en rejetant la loi sur le CO2 : les consommateurs, analysait alors Lukas Golder, spécialiste des votations au GfS, ont fait pencher la balance « par conviction qu'on ne doit pas payer tout ce qui va dans le sens de la politique climatique ».

Le Conseil fédéral n'en a rien à foutre : Comme l’a annoncé le Conseil fédéral hier, il a décidé à quelques semaines de l’entrée en vigueur de l’ordonnance sur le CO2 en 2022 d’y supprimer le phasing-in de 95 % pour les voitures de tourisme neuves, qui garantissait une introduction progressive des nouvelles valeurs cibles de CO2. En outre, le Conseil fédéral supprime également à court terme les objectifs spéciaux s’appliquant aux constructeurs de petites séries et de niche, bien que ceux-ci aient été repris de l’Union européenne, qui pour sa part maintient ces objectifs.

Selon auto-suisse, les deux changements « n’auront guère d’effet sur la réduction du CO2, mais ils augmenteront les coûts, que payeront en fin de compte les clients ». Il est quasiment impossible pour les constructeurs de changer à court terme les plans de production et de livraison établis de longue date, d’autant plus que la crise des puces et la pénurie des produits à semi-conducteurs y liée entraînent déjà des restrictions massives.

Le Conseil fédéral en revient à hausser les coûts

« Malgré le rejet de la coûteuse loi sur le CO2 par le peuple, le Conseil fédéral en revient à hausser les coûts », résume le porte-parole d’auto-suisse, Christoph Wolnik. « Notre secteur est déjà fortement touché par les conséquences de la pandémie du COVID-19 et de la pénurie actuelle des puces électroniques. La modification à court terme des dispositions sur le CO2 se traduira encore par des frais supplémentaires pour l’ensemble de l’économie au niveau de l’achat de véhicules, et ce en sus des effets de la crise des puces ». Pourtant, la Conseillère fédérale et ministre de l’environnement Simonetta Sommaruga avait souligné après l’échec de la loi sur le CO2 aux urnes que la future politique climatique devait se passer de nouvelles taxes et interdictions, mais qu'elle devait plutôt inciter à un comportement respectueux du climat. « Tempi passati - ou que m'importe mon bavardage d'hier », auront pensé le Conseil fédéral, respectivement la cheffe du DETEC.

Cependant, Christoph Wolnik ne trouve aucune incitation plus forte en faveur de la diffusion de véhicules à propulsion électrique dans le renforcement à court terme des dispositions sur le CO2 s’appliquant aux voitures de tourisme neuves : « En octobre, une voiture neuve sur quatre était un modèle électrique ou hybride rechargeable. Les importateurs ont donc pulvérisé l’objectif initial de la feuille de route, qui était de 15 % de véhicules « enfichables » en 2022. En remerciement de ses efforts pour la diffusion de la mobilité électrique, le secteur automobile suisse se voit jeter des bâtons supplémentaires dans les roues en plein milieu d’une période déjà très difficile ».

Et peut-être que le Conseil fédéral vise délibérément les automobilistes et les punit maintenant pour être passés trop rapidement aux voitures électriques. En effet, la Confédération risque d'une part de se priver des recettes urgentes et nécessaires issues des sanctions contre le CO2, et d'autre part de voir la pénurie d'électricité se concrétiser plus rapidement que prévu ...


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